Comment (et Pourquoi) ces Éleveurs-Naisseurs Canadiens Ont-Ils Changé et Défini Leurs Périodes
Il existe de nombreuses variables interreliées qui affectent ou qui sont affectées par la saison de vêlage. Des considérations comme les infrastructures et les établissements pour retirer et loger les taureaux suivant une saison de reproduction définie, la taille du troupeau, les prix du marché régionaux, la période de sevrage ciblée et la disponibilité de la main-d’œuvre sont certains des facteurs qui ont un impact sur la période de vêlage.
Ces producteurs ont fait leur devoir et ont planifié le changement de leurs saisons de vêlage afin de répondre aux besoins de leurs fermes particulières et de leurs familles.
Spencer Yeo, Nouvelle-Écosse – Raccourcissement de la période de vêlage de douze à six semaines
Il y a six ans, Spencer Yeo, un producteur bovin de la Nouvelle-Écosse, avait une grande période de vêlage, avec un taureau présent à longueur d’année. Approximativement 60 % de son troupeau vêlait au cours d’une période de 12 semaines, mais il y avait toujours des retardataires, ce qui signifiait beaucoup de nuits supplémentaires passées à vérifier les vaches. Yeo avait un petit troupeau et vendait ses veaux directement de la ferme. Avec un mélange de poids et des veaux plus petits qui faisaient baisser le prix moyen, il a vu une occasion pour faire un changement.
Yeo a ciblé une transition vers une période de vêlage de six semaines pour l’aider avec la régie du temps, car il travaillait également à l’extérieur de la ferme à temps plein. Il a choisi une période de vêlage au mois de février, car il fait généralement un peu plus chaud à ce moment dans sa région. C’est également un moment de l’année où il avait plus de temps libre et pendant lequel la majorité de ses vaches vêlaient déjà, donc il travaillait avec son troupeau plutôt qu’à contre-courant.
La transition s’est effectuée au cours d’une seule année et la saison de reproduction a été raccourcie du 1er mai jusqu’à la mi-juin. La vérification de la gestation s’est faite au mois d’août et les femelles non saillies ont été vendues. Ceci a bien fonctionné puisque les prix pour la réforme étaient plus élevés au mois d’août comparativement à plus tard à l’automne, ce qui a rapporté plus de revenus. La régie du taureau comprend l’option de le prêter pendant quelques mois ou de le vendre après la saison de reproduction. Yeo remplace son taureau tous les deux ans, donc il n’a qu’à gérer un taureau pendant la saison morte une année sur deux.
CONSIDÉRATIONS
Il y avait des préoccupations concernant le fait d’avoir de nombreuses femelles non saillies au cours de l’année de transition. Étonnamment, le taux de conception était élevé. Dans la période qui précédait la saison de reproduction, les vaches avaient un niveau élevé de nutrition pour soutenir la conception. Spencer a noté, « si vous allez ajuster votre fenêtre de vêlage, vous devez vous assurer que vos vaches soient en bonne santé pour une transition réussie ».
Les infrastructures sont une autre considération importante. En Nouvelle-Écosse, la neige et le verglas sont communs. Les producteurs doivent avoir de la litière sous un toit et l’espace pourrait être un facteur limitant. Spencer avait les infrastructures pour le faire, mais il reconnaît que d’autres producteurs pourraient ne pas choisir une période de vêlage au mois de février en raison de leurs infrastructures existantes.
LES AVANTAGES
En déplaçant la saison de vêlage sur une période de six semaines, Spencer a noté qu’il était relativement simple d’identifier les vaches non saillies. Avec l’objectif d’avoir une vache qui vêle tous les 12 mois comparativement à tous les 14 mois ou plus, l’identification des vaches qui répondaient à cet objectif était devenue très évidente. Avec une saison de vêlage plus longue, il est plus difficile d’identifier les vaches qui ne génèrent pas les mêmes revenus que les autres. De plus, avec une période de vêlage restreinte, Yeo avait un groupe plus uniforme de veaux au moment de la vente, ce qui réduit la probabilité d’une retenue sur le prix.
D’un point de vue de la main-d’œuvre, le vêlage se déroule sur une période intense de six semaines sur la ferme de Yeo, mais après cela, c’est terminé. Yeo note que ceci permet de planifier des vacances et des moments à l’extérieur de la ferme, puisqu’il n’attend plus à la maison pour qu’une dernière vache vêle. Reconnaissant que la qualité de vie est importante, il affirme également qu’il n’y a plus de vérifications tard la nuit dans l’étable.
En général, la transition pour une période de vêlage raccourcie lui a permis d’accomplir tout ce qu’il désirait. Spencer encourage les producteurs à garder l’esprit ouvert. Ceci inclut d’évaluer leur situation afin de déterminer si l’ajustement de leur période de vêlage est quelque chose qui pourrait fonctionner pour eux.
Donald Badour, Ontario – Un changement du vêlage d’hiver au vêlage d’automne
Il y a près d’une décennie, Donald Badour et sa famille vêlaient du 1er janvier jusqu’à la fin février, avec une période de vêlage restreinte de 60 jours, basée sur une saison de reproduction du 20 mars à la mi-mai. La main-d’œuvre familiale était disponible, ce qui signifiait que des vérifications régulières pouvaient être effectuées tout au long de la journée et de la nuit. Alors que la disponibilité de la main-d’œuvre diminuait et que l’occasion d’acquérir une autre ferme s’est présentée, la famille a décidé de changer pour le vêlage d’automne, du 20 août jusqu’à la fin septembre, avec la saison de reproduction commençant le 14 novembre. La période de vêlage est restée la même à 60 jours.
Les Badour avaient initialement planifié faire la transition en tiers, en retenant la reproduction d’un tiers du troupeau pendant six mois pour que le troupeau entier ait fait la transition sur une période de trois ans. Après la première année, ils ont réalisé que le vêlage d’automne était beaucoup plus facile. Ils n’avaient pas suffisamment de main-d’œuvre pour deux saisons de vêlage, donc ils ont changé le reste du troupeau à la deuxième année.
Leurs vaches ont toujours passé l’hiver à l’extérieur avec un accès à un abri et cela n’a pas changé. Ceci est l’une des raisons précises pour lesquelles ils visent à terminer le vêlage à la fin du mois de septembre. Les veaux plus jeunes sont beaucoup plus difficiles à gérer pendant l’hiver. Leurs veaux passent bien l’hiver bien dans ce système de régie et ils sont un exemple pour démontrer qu’il est possible que les veaux passent l’hiver à l’extérieur dans cette région.
LES AVANTAGES
La principale motivation des Badour pour le changement de leur saison de vêlage était la réduction de la main-d’œuvre. Alors qu’ils vêlaient l’hiver, ils effectuaient des vérifications la nuit et cette charge de travail a été éliminée avec le vêlage d’automne. « Vous ne pourriez pas me payer pour retourner au vêlage d’hiver. C’est tellement plus simple maintenant. D’un point de vue de la main-d’œuvre, nous sommes passés d’une vérification toutes les deux heures à une vérification une fois par jour et deux fois par jour sur les génisses », dit Donald.
La santé générale de son troupeau s’est améliorée depuis la transition. Les fluctuations météorologiques lors du vêlage au mois de janvier entraînaient souvent une hausse des maladies chez les veaux et des taux de traitements plus élevés. Au cours des 15 années depuis qu’ils ont fait le changement pour le vêlage d’automne, il n’y a jamais eu d’incidence de diarrhée dans le troupeau.
TOUT CHANGEMENT NÉCESSITE DES AJUSTEMENTS
Pendant les premières années suivant la transition pour le vêlage d’automne, des taux de conception plus faibles ont fait réaliser aux Badour qu’ils devaient changer leurs pratiques d’alimentation pendant l’hiver. Avec les veaux nés en janvier, vendus à la mi-septembre, ils avaient utilisé du foin de qualité inférieure au début de l’automne. Ceci n’était plus réalisable, car ils reconnaissaient le besoin d’offrir des aliments de bonne qualité pendant la saison de reproduction, qui avait été changée pour la mi-novembre. Certaines modifications ont été nécessaires et les vaches plus âgées avaient besoin d’un plus grand ajustement, tandis que les vaches plus jeunes se sont adaptées plus facilement au changement. Trois années ont été nécessaires avant qu’ils soient satisfaits du résultat.
Les difficultés de vêlage ont diminué, car les vaches qui vêlaient dans les pâturages avaient un bon état corporel. Or, s’il y avait des difficultés, le manque d’infrastructures pour la manutention des pâturages est devenu un défi.
La régie des pâturages est devenue une considération également. Ceci s’est finalement bien coordonné avec l’acquisition de terres comprenant plus de champs (sol moins accidenté et moins d’arbres et d’arbustes), ce qui permettait une surveillance plus facile des vaches et le traitement de veaux nouveau-nés tous les jours. Depuis que le vêlage se fait sur les pâturages, les prédateurs sont devenus un enjeu. Ceci s’ajoute au besoin accru pour une plus grande surveillance des nouveau-nés.
COÛTS ET RENTABILITÉ
Le vêlage d’automne a entraîné une hausse de la consommation d’aliments (12-13 balles par vache) comparativement au vêlage d’hiver (10 balles par vache). Cette augmentation est causée par un pic de lactation qui survient pendant les mois d’hiver plutôt qu’au printemps et au début de l’été lorsque les vaches broutent. Au cours de la dernière année, Badour a déterminé que l’ensilage de maïs soutenait une plus grande production pour les vaches vêlant à l’automne lorsqu’elles sont en lactation pendant les mois d’hiver. Les poids au sevrage étaient 52 livres plus lourds et à la fin du cycle de production, les vaches avaient un très bon état corporel.
L’un des changements majeurs pour cette exploitation a été le développement de nouvelles relations et la recherche d’acheteurs dans un marché différent qui vendait des veaux légèrement plus jeunes pendant la première semaine de mai. Toutefois, les prix sont élevés pendant cette période de l’année. Alors que les poids au sevrage étaient plus bas pendant la première année, les profits par veau étaient plus élevés en raison du prix plus élevé par livre. Les veaux se vendent actuellement à 550 livres et Badour est très heureux des résultats.
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