Faire de l’Argent Pour la Ferme ou de la Ferme?
Faites-vous de l’argent POUR la ferme ou DE la ferme ?
Si vous dépendez de revenus gagnés à l’extérieur de la ferme pour couvrir les dépenses quotidiennes de la ferme, vous subventionnez la ferme avec des revenus non agricoles. En d’autres mots, vous faites de l’argent pour la ferme.
Mais qu’en est-il de piger dans vos économies personnelles pour remplacer la machinerie lorsqu’elle brise ? Ou de travailler pour moins que vous payeriez quelqu’un d’autre pour effectuer votre travail ? Ou d’être dans une meilleure situation financière en louant la terre en propriété ?
Si vous répondez « oui » à l’une des questions précédentes, vous pourriez ne pas couvrir les coûts de production totaux ou être rentable à long terme.
Lors de l’évaluation des coûts ou des profits, certains producteurs pourraient seulement se concentrer sur les frais ayant un effet sur la trésorerie et ignorer d’autres coûts hors caisse comme l’amortissement, la main-d’œuvre non rémunérée et le loyer de la terre en propriété. Ces coûts hors caisse sont des éléments importants qui ont un impact sur la longévité d’une ferme.
Voici certains des coûts hors caisse à considérer :
Le Réseau canadien de référence des coûts de production vache‐veau estimait que 61 % des coûts de production totaux étaient des coûts décaissés, 11 % étaient des coûts d’amortissement et les 28 % restants étaient des coûts de renonciation basés sur une moyenne des 46 fermes de référence en 2021
Amortissement
L’amortissement est un des coûts hors caisse pouvant avoir un impact significatif sur la rentabilité.
L’amortissement se veut la valeur d’un actif qui diminue avec le temps en raison de l’utilisation, de l’usure ou de l’obsolescence. Par exemple, si la valeur totale d’une pièce de machinerie agricole est de 100 000 $ avec un taux d’amortissement de 10 % par année, le coût d’amortissement est de 10 000 $ par année.
Du point de vue des coûts, le suivi de l’amortissement est important, car cela permet de comptabiliser le coût d’utilisation de cet actif et permet à l’exploitation de remplacer les actifs dans le futur. Ignorer l’amortissement peut entraîner une sous-estimation des coûts de production et la prise de décisions erronées. Par exemple, si une ferme couvre tous les coûts décaissés, elle peut sembler rentable à court terme. Mais si elle ne couvre pas tous les coûts décaissés, en plus de l’amortissement des bâtiments, de l’équipement ou des véhicules agricoles pendant plusieurs années, lorsque ceux-ci doivent être actualisés dans cinq ou dix ans, il pourrait ne pas avoir suffisamment d’argent généré par l’entreprise agricole pour payer l’investissement.
Main-d’œuvre non rémunérée
La main-d’œuvre non rémunérée est généralement la main-d’œuvre fournie par l’exploitant de la ferme ou des membres de la famille qui n’est pas payée. Selon le Recensement de l’agriculture de 2021, seulement 7 % des exploitations de bovins de boucherie rapportaient que les employés recevant un salaire étaient des membres de la famille.
Alors qu’un grand nombre d’éleveurs-naisseurs choisissent de travailler sur la ferme et de prendre que ce dont ils ont besoin pour vivre, estimer le coût réel de la main-d’œuvre agricole est important pour déterminer les coûts de production généraux et la rentabilité.
L’un des moyens pour évaluer la valeur de la main-d’œuvre non rémunérée est de poser la question suivante : « Quel montant devrais-je payer si quelqu’un d’autre effectuait ce travail ? » Par exemple, si un propriétaire de ferme valorise son travail à 20 $ par heure et qu’il travaille sept heures par jour, six jours par semaine, 50 semaines par année (2100 heures), il recevrait un salaire de 42 000 $ par année. Ceci n’apparaît pas comme une dépense de trésorerie, mais si ce montant n’est pas couvert, l’exploitant subventionne la ferme avec de la main-d’œuvre gratuite ou sous-évaluée, plutôt que de faire de l’argent de la ferme.
Le coût de la main-d’œuvre non rémunérée est souvent considéré comme le coût de renonciation de la main-d’œuvre – l’argent renoncé en travaillant sur la ferme. Un autre moyen pour estimer ceci est de vous demander combien vous pourriez gagner à faire autre chose. Si vous pouviez gagner 30 $ par heure en travaillant ailleurs, le coût de renonciation de la main-d’œuvre est de 63 000 $ renoncés en n’étant pas employé à l’extérieur de la ferme. Le choix de l’endroit où une personne passe son temps est un choix personnel et ceci ne devrait pas être comptabilisé dans les coûts de production de la ferme, mais reconnu comme un coût de renonciation personnel.
Terre en propriété
Un autre coût hors caisse important est le loyer pour la terre en propriété. En cultivant la terre en propriété, un producteur renonce au revenu potentiel pour la location de la terre. Ceci peut être considéré comme le coût de renonciation de la terre. Par exemple, si le taux de location typique pour le même type de terre dans la région est de 100 $ par acre, le revenu potentiel auquel on renonce en ne la louant pas est de 100 $ par acre.
La location des terres agricoles n’est pas une décision facile. Alors que le marché fluctue d’année en année, il peut être préférable de louer la terre pendant quelques années, mais pas à long terme. Or, ceci est une décision qui ne peut pas être changée facilement d’année en année. Bien souvent, il y a également des raisons sentimentales derrière la décision, en plus des considérations économiques. Cela dit, inclure le loyer pour les terres en propriété dans les coûts de production est important pour mesurer le rendement financier de la ferme et pour aider à l’établissement d’objectifs. Si un producteur n’a pas les moyens de payer continuellement le taux de location en vigueur de sa région pour sa terre en propriété, il pourrait devoir chercher des moyens pour améliorer sa production et sa régie pour couvrir ces coûts.
Un autre aspect du coût de renonciation de la terre est le revenu potentiel de la vente de la terre et l’investissement de cet argent ailleurs. Par exemple, si la valeur marchande est de 5000 $ par acre et qu’on peut vendre la terre et obtenir un rendement de 5 % en investissant l’argent ailleurs, le manque à gagner potentiel est de 250 $ par acre (5000 $ x 5 %). De nombreux producteurs considèrent l’appréciation de la terre comme une stratégie de retraite ou d’investissement. L’évaluation de l’endroit où l’argent est le mieux investi pour la retraite, que ce soit dans la terre ou ailleurs, permet de déterminer si l’achat de terres supplémentaires est ce qui est le plus souhaitable.
Capital
Comme pour la terre, il existe des coûts de renonciation liés au réinvestissement des liquidités dans l’exploitation au lieu de les investir ailleurs.
À long terme, les coûts de renonciation de la terre, de la main-d’œuvre et du capital sont censés refléter la valeur marchande du rendement des investissements de votre terre, de votre main-d’œuvre et de votre capital. Lorsque le rendement de la terre, de la main-d’œuvre et du capital est égal ou supérieur à la valeur marchande, cela démontre que vous faites de l’argent de la ferme.
Conclusion
L’amortissement et les coûts de renonciation n’apparaissent pas comme des coûts décaissés, mais ils ont un impact significatif sur la viabilité de la ferme. Ils vous disent si vous faites de l’argent pourla ferme ou dela ferme. Comprendre ces chiffres peut aider les producteurs à mieux mesurer le rendement financier de la ferme, à prendre des décisions informées et à établir des objectifs.
APPRENDRE ENCORE PLUS
- Cost, Profits and What If? The Canadian Cow-Calf Cost of Production Network (Webinaire du BCRC)
- Every Farm Has Different Goalposts – Setting Goals and Defining Success (Article de blog du BCRC)
- Canadian Cow-Calf Cost of Production Network – 2021 Results (Article de blog du BCRC)
- Calm and Calculated: What Key Financial Tools Can Help You Achieve Success on Your Farm? (Webinaire du BCRC)
- Understanding Profitability, Iowa State University (Iowa State University)
- Understanding Enterprise Budgets and Economic Profit (Michigan State University)
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