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Produire des Bovins Laitiers-Bœufs: Partir du bon Sabot

Cette publication est la deuxième partie d’une série qui explorera les occasions et les défis des veaux issus de croisements entre des bovins laitiers et des bœufs avec des perspectives provenant de la chaîne de valeur, incluant les producteurs primaires, les éleveurs de bovins d’engrais, les parcs d’engraissement et les transformateurs.  

La première partie de cette série abordait les défis et les occasions pour les secteurs de l’alimentation et de la transformation. Ces veaux laitiers-bœufs doivent connaître un bon départ pour que ces secteurs puissent réaliser des profits. 

Pour cet article, « bovin laitier-bœuf » fait référence à un animal ayant une vache laitière comme mère et un taureau de boucherie comme père.  

Veaux laitiers-bœuf à Bidalosy Farms 

La régie des veaux laitiers-bœufs est variable d’une exploitation à une autre. Toutefois, il faut mettre l’accent sur les soins en début de vie de ces veaux. Des pratiques comme assurer du colostrum adéquat, des protocoles de santé précoce ainsi qu’une alimentation et un logement adéquats sont tous des éléments nécessaires pour développer un animal qui est désirable pour le secteur du bœuf.  

Andrew McCurdy, Bidalosy Farms, Old Barns, N.-É. 

Andrew McCurdy, Bidalosy Farms, Old Barns, Nova Scotia 
Andrew McCurdy, Bidalosy Farms

La famille d’Andrew McCrudy a commencé à engraisser des veaux laitiers-bœufs en 2015 dans le but d’accroître la valeur de ses veaux qui ne deviendraient pas des femelles de remplacement dans le troupeau laitier. Il a commencé à utiliser des bouvillons par le biais de l’insémination artificielle pour produire des veaux laitiers-bœufs. « Déterminer les taureaux à utiliser a été une courbe d’apprentissage. L’utilisation des écarts prévus dans la descendance (ÉPD) pour faire la sélection de taureaux est différente du secteur laitier, qui utilise strictement la génomique », dit Andrew.   

En 2018, les McCurdy ont construit une étable de vêlage qui leur permettrait de mieux gérer les veaux nouveau-nés (à la fois les veaux laitiers conventionnels et les veaux laitiers-bœufs croisés) et leur offrir le meilleur départ possible. Au début, l’étable était équipée d’un nourrisseur de veaux automatique pour réduire les coûts de main-d’œuvre. 

Comme le lait de remplacement à lui seul coûtait approximativement 4000 $ par mois, une décision a été prise pour retirer l’approvisionneur automatique et offrir du lait entier et du lait acidifié au moyen de nourrisseurs compartimentés (des seaux avec des tétines multiples) pour la première semaine de vie. « Ceci nous a permis de faire d’importantes économies, donc nous utilisons cette méthode depuis », dit Andrew.  

Andrew dit que pour que ces veaux aient du succès comme des bovins de boucherie, les protocoles de santé sont la clé. « Nous avons pu nous nous en sortir pendant les deux premières années dans une nouvelle étable, mais nous avons eu un désastre de diarrhée par après », dit-il. 

Le lait acidifié est un processus par lequel le pH du lait est réduit avec l’utilisation d’un acide, comme l’acide citrique, pour réduire la croissance bactérienne et réduire la détérioration lorsque le lait n’est pas réfrigéré. 

Une vache Holstein de race pure (à gauche) et un bovin laitier-bœuf d’engraissement (à droite) de Bidalosy Farms 

Leur exploitation utilise maintenant un vaccin contre la diarrhée dans le troupeau et administre un vaccin nasal aux veaux âgés de moins d’une semaine. Tous les veaux sont élevés ensemble jusqu’à l’âge de quatre à cinq mois. Après cet âge, les veaux sont séparés soit dans un groupe de veaux de remplacement ou de veaux d’engraissement. Les veaux d’engraissement reçoivent un vaccin vivant modifié et ils passent à une alimentation d’engraissement une fois qu’ils ont atteint 400 livres. 

En 2020, l’exploitation a converti une ancienne étable laitière en une étable d’engraissement avec un plancher en lattes. L’établissement engraisse actuellement 150 têtes par année et peut recevoir 60 têtes à la fois. Les veaux laitiers-bœufs sont achetés d’exploitations qui offrent également un bon départ pour leurs veaux, « des troupeaux qui ont de bonnes pratiques de régie, comme un protocole de santé pour le troupeau, une nutrition adéquate et une bonne régie du colostrum », dit Andrew. 

Les veaux d’engraissement sont implanté et pesés tous les 90 jours et ils sont nourris d’une ration contenant du maïs à teneur élevée en humidité, de l’herbe, des minéraux avec du Rumensin, des fèves rôties, de l’huile de soya, de l’orge et de l’ensilage de maïs. Ils prennent environ quatre livres par jour. « L’un des plus grands avantages de la pesée aux 90 jours est d’apprendre ce à quoi un animal engraissé ressemble réellement. Nous avons également amélioré nos capacités de manutention avec le troupeau laitier en fonction de ce que nous avons appris dans le parc d’engraissement », dit Andrew. 

Kurtis Moesker, Shylane Holsteins, Perth County, ON 

La région du comté de Perth en Ontario abrite 325 fermes laitières qui produisent 11 % de l’approvisionnement de lait de la province et un important volume de veaux de race pure et de veaux laitiers-bœufs chaque année, selon les plus récentes statistiques du gouvernement de l’Ontario

Vue aérienne des enclos d’élevage-naissage de Shylane Holsteins 

Kurtis Moesker a commencé à engraisser des veaux provenant d’exploitations laitières environnantes dans les comtés de Perth et d’Oxford à titre d’essai en 2014. L’exploitation engraissait déjà des vaches laitières et des génisses de remplacement. « Personne ne voulait engraisser des veaux laitiers. Nous avions déjà les installations pour engraisser les vaches et les génisses, donc l’engraissement de veaux était une prochaine étape logique », dit-il. 

Kurtis assure le départ de 5000 veaux par année, ce qui signifie que les veaux sont nourris d’un lait d’un remplacement, donné à la bouteille, jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment âgés pour être sevrés. De ces 5000 veaux, 60 % sont élevés pour la production de veau, tandis que les animaux restants sont élevés pour les parcs d’engraissement de bovins. Les veaux destinés aux parcs d’engraissement sont vendus une fois qu’ils atteignent 800 livres.    

Kurt assure le démarrage de tous les veaux (destinés à la production de veau et de bœuf) dans des huches à veaux individuelles. Cependant, à compter du 31 décembre 2020, le Code de pratique pour le soin et la manipulation des veaux lourds ne permettra plus aux veaux destinés à la production de veau d’être attachés dans leur huche individuelle et ils doivent être logés dans des groupes à partir de l’âge de huit semaines. Pour Kurtis, ceci a entraîné d’importants changements à ses pratiques de régie. 

Son exploitation s’agrandit avec la construction d’une nouvelle étable pour les veaux de 2000 têtes et une étable d’engraissement de 3500 têtes qui seront complétés en 2023. Dans la nouvelle étable pour les veaux, les animaux seront nourris individuellement au moyen de seaux. « L’élevage de veaux n’est pas un travail prestigieux, il nécessite beaucoup de main-d’œuvre manuelle », dit Kurtis. 

Une régie précoce de la santé des veaux est essentielle au succès de cette exploitation. Avec le soutien de son vétérinaire, une application de registres des veaux a été développée pour faire le suivi de tous les veaux en reliant leurs données à leurs étiquettes RFID et de régie. L’application permet à Kurtis et à son vétérinaire de suivre les données de santé des veaux provenant de diverses exploitations laitières. Ceci aide à identifier d’importants problèmes de santé devant être abordés avec le producteur et permet à Kurtis de prendre des décisions économiques en matière de traitements de santé. 

« L’application nous a permis de prendre des décisions intelligentes, qu’un animal soit traité pour la première fois ou la troisième fois », dit-il. « Cela peut aider à déterminer si un autre traitement doit avoir lieu ».  

Au fil du temps, Kurtis a bâti de bonnes relations avec les parcs d’engraissements de la région en produisant une source fiable de veaux qui connaissent du succès dans les parcs d’engraissement. « Il y a un argument en faveur de la durabilité avec les veaux laitiers-bœufs », dit Kurtis. « Ces veaux sont produits dans la région, ce qui permet d’utiliser moins de transport et cela produit un animal laitier-bœuf plus efficace qui aurait été produit et engraissé ailleurs. Les producteurs laitiers s’améliorent dans la sélection de leurs vaches de remplacement et par conséquent, il y aura plus de veaux à engraisser ».  

Les veaux laitiers-bœufs sont ultimement un sous-produit de la production laitière et ils peuvent être considérés comme une occasion pour le secteur du bœuf. Ces veaux sont plus efficaces et résilients que les veaux laitiers de race pure et ils sont disponibles à longueur d’année, mais rien ne bat un veau de boucherie. Cependant, avec une régie adéquate et stratégique, ces veaux laitiers-bœufs ont une place dans la chaîne de valeur qui soutient l’ensemble du secteur du bœuf canadien.  

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