Déterminer les mélanges optimaux d’espèces de fourrages
Titre de Projet
Mélanges De Pâturages Et Légumineuses Fourragères Pour La Durabilité À Long Terme De La Production Bovine
Des Cherchers
Yousef Papadopoulos Ph.D., and John Duynisveld yousef.papadopoulos@agr.gc.ca
Yousef Papadopoulos, Ph.D., John Duynisveld, Gilles Bélanger, Ph.D., Gaëtan Tremblay, Ph.D., Julie Lajeunesse, Hushton Block, Ph.D. and Sherry Fillmore (Agriculture et Agroalimentaire Canada), Carole Lafrenière, Ph.D. (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue) Alan Fredeen, Ph.D. (Université Dalhousie), Les Halliday, Ph.D. (Ministère de l'Agriculture de l'Île-du-Prince-Édouard), Ira Mandell, Ph.D. (Université de Guelph), Jack Kyle (Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales), Bill Thomas and Jonathan Wort (Perennia)
Revues Scientifiques
Le Statut | Code de Project |
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Terminé en March, 2017 | FRG.13.13 |
CONTEXTE
Les fourrages sont une composante alimentaire majeure dans les secteurs d’élevage-naissage et de semi-finition de l’industrie du bœuf. D’importantes améliorations peuvent être apportées à la production bovine grâce aux pâturages et aux fourrages de réserve. Un pâturage régi adéquatement avec une composante significative de légumineuses est intrinsèquement l’une des sources alimentaires les plus durables pour les bovins. Les espèces de fourrages ont différents potentiels de rendement et des qualités nutritionnelles différentes qui peuvent influencer la productivité des bovins de boucherie dans les pâturages. Peu de recherches ont été réalisées pour déterminer les combinaisons d’espèces de fourrages ayant le plus grand potentiel pour améliorer la production des bœufs.
OBJECTIFS
- Identifier les mélanges d’espèces de fourrages qui fournissent la meilleure occasion pour améliorer la productivité des bœufs consommant à la fois des pâturages et des fourrages de réserve.
CE QU’ILS ONT FAIT
Cette recherche a continué les travaux débutés lors de la première Grappe du bœuf (FRG.07.10). Des parcelles précédemment établies ont été évaluées pendant trois années additionnelles.
Expérience 1 — Mélanges binaires : Une graminée et une légumineuse ont été utilisées dans les mélanges pour cette étude. Les espèces de graminées comprenaient la fléole des prés, le pâturin des prés, la fétuque élevée, la fétuque des prés, le dactyle pelotonné, le brome des prés, semés par passages croisés avec du trèfle blanc, du lotier corniculé et de la luzerne. Chaque espèce de graminée a été sous-divisée dans un ensemble d’un cultivar (sites de Lévis et Normandin au Québec) ou de trois cultivars (Nappan) de la liste recommandée. Au Québec, le pâturage a été simulé. À Nappan, le pâturage de masse avec des bovins de boucherie a été utilisé. Des données sur le rendement agronomique et la qualité des graminées de cinq années de production (2011 à 2015) ont été recueillies. Des échantillons des graminées ont été pris juste avant le début de chaque cycle de pâturage et ils ont été traités pour évaluer la qualité nutritionnelle.
Expérience 2 — Mélanges complexes : Des données sur le rendement agronomique et animal (Nappan seulement) ont été recueillies pendant 5 années de production (2011 à 2015). Quatre mélanges de graminées ont été semés par passages croisés avec une de deux légumineuses (lotier corniculé et luzerne). Les espèces de graminées comprenaient : 1) la fléole des prés, la fétuque des prés, l’alpiste roseau et le pâturin des prés ; 2) le pâturin des prés, la fétuque élevée, le dactyle pelotonné et le brome des prés ; 3) la fétuque des prés, la fléole des prés, le pâturin des prés et ; 4) l’alpiste roseau, le pâturin des prés, la fétuque élevée et le brome des prés. Les parcelles ont été broutées en rotation (Nappan) de mai à octobre. Le pâturage simulé (coupe) a été utilisé dans les deux sites au Québec (Lévis et Normandin). Des échantillons des graminées ont été pris juste avant le début de chaque cycle de pâturage. Des échantillons du deuxième et du dernier cycle de chaque année ont été traités pour évaluer la qualité nutritionnelle et la composition botanique.
Expérience 3 — Fertilisation azotée pour les mélanges complexes : Cette étude a été réalisée sur trois sites dans l’est du Canada, chacun avec un microclimat différent les uns des autres (Nappan, N.-É. ; Normandin, QC ; New Liskeard, ON). Le pâturage collectif a été utilisé dans les trois sites. Quatre mélanges complexes avec trois taux de N (0, 60, et 120 kg N/ha/année) ont été évalués. La moitié de N a été appliqué au printemps et la seconde moitié après le deuxième pâturage. Du nitrate d’ammonium a été utilisé comme source de N à Nappan et à New Liskeard, tandis que du nitrate d’ammonium et de calcium a été utilisé à Normandin.
Les chercheurs ont comparé les mélanges avec une faible recroissance/mauvaise tolérance à la défoliation fréquente (fléole des prés et fétuque des prés) ou une bonne recroissance/bonne tolérance à la défoliation fréquente (fétuque élevée et brome des prés).
Les quatre mélanges complexes de fourrages comprenaient : 1) luzerne + (fléole des prés, fétuque des prés, alpiste roseau, pâturin des prés) ; 2) luzerne + (fétuque élevée, brome des prés, alpiste roseau, pâturin des prés) ; 3) lotier corniculé + (fléole des prés, fétuque des prés, alpiste roseau, pâturin des prés) ; et 4) lotier corniculé + (fétuque élevée, brome des prés, alpiste roseau, pâturin des prés).
CE QU’ILS ONT APPRIS
Expérience 1 : Les espèces de graminées dans les mélanges avec toutes les espèces de légumineuses ont bien persisté lors de coupes fréquentes ou de pâturage en rotation, mais leur rendement a varié selon les sites. Le trèfle blanc cultivé avec n’importe quelle espèce de graminées n’a pas eu un bon rendement lors de coupes fréquentes ou de pâturage en rotation. Dans tous les sites d’essai, les mélanges binaires à base de brome des prés ont eu le meilleur rendement avec de la luzerne ou du lotier corniculé.
Le fait d’inclure des légumineuses, des espèces de graminées et des cultivars de graminées dans le mélange a eu un impact sur le rendement annuel. Les mélanges binaires de trèfle blanc ont eu le meilleur compte de plants de légumineuses semés au cours des quatre années, mais ils ont apporté la moins grande contribution de légumineuses au rendement. Le choix des espèces de graminées, des cultivars de graminées et des espèces de légumineuses dans les mélanges binaires de graminées et de légumineuses a eu un impact sur le rendement fourrager et la survie des graminées dans les peuplements de graminées broutés.
Expérience 2 : Les bovins broutant des pâturages de lotier corniculé ont eu des gains de poids de 40 % supérieurs par hectare comparativement aux bovins broutant des pâturages à base de luzerne. Les bovins broutant des pâturages de lotier corniculé ont également eu des gains moyens quotidiens légèrement plus élevés. Ceci en dépit des rendements plus élevés de matière sèche, d’unités nutritives totales et de niveaux de protéines brutes dans les pâturages de luzerne. Les pâturages de lotier corniculé ont eu un ratio plus élevé de glucides hydrosolubles et de glucides hydrosolubles/PB. Les mélanges de pâturages avec de la fléole des prés ont eu des gains moyens quotidiens plus élevés que ceux comprenant de la fétuque élevée. Les résultats agronomiques des mélanges complexes dans tous les sites ont montré des interactions significatives entre les mélanges de graminées, les légumineuses et le site. En général, les sites au Québec ont montré une baisse plus importante en rendement de matière sèche sur 5 ans comparativement au site de Nappan, probablement en raison du cycle des nutriments associé avec le pâturage de bovins sur le site de Nappan. Dans tous les sites, les niveaux de légumineuses ont diminué au fil des ans, et de manière plus marquée au site de Nappan — probablement en raison du pâturage sélectif par les bovins.
Expérience 3 : En général, l’augmentation de la fertilisation azotée des mélanges complexes n’a pas augmenté le rendement saisonnier de matière sèche (MS) dans tous les sites au cours de la première année suivant l’ensemencement, mais elle a généralement augmenté le rendement saisonnier de MS dans la deuxième et la troisième année suivant l’ensemencement. La fertilisation azotée a augmenté la concentration de N dans les fourrages. Les espèces de légumineuses (luzerne et lotier corniculé) ont eu un impact sur le rendement saisonnier de MS et ont apporté certains attributs nutritionnels seulement lors de la première année suivant l’ensemencement. La faible contribution au rendement de MS des deux espèces de légumineuses dans la deuxième et la troisième année suivant l’ensemencement a expliqué le manque d’un effet des espèces de légumineuses sur la plupart des attributs.
CE QUE CELA SIGNIFIE
Ces résultats suggèrent que dans les situations de pâturage où le rendement de l’animal individuel est une priorité, il serait préférable d’utiliser la fléole des prés et la fétuque des prés avec du lotier corniculé ; or si un gain général par hectare est le principal besoin pour un grand nombre de bovins avec des attentes de production plus basses, les pâturages à base de fétuque élevée seraient plus convenables.
Certaines espèces ainsi que certains cultivars d’espèce auront un meilleur rendement et une plus grande qualité nutritionnelle. Bien que plusieurs combinaisons de cultivars de graminées/légumineuses se démarquent, d’une perspective nationale, ces résultats démontrent que l’évaluation des espèces et des cultivars dans des systèmes de pâturages serait avantageuse pour l’industrie bovine.