Vêlage et gestion des veaux

Les systèmes de vêlage, la gestion et le calendrier de vêlage varient considérablement d’un bout à l’autre du pays et d’une ferme à l’autre. Cela étant dit, tous les systèmes ont des objectifs communs, notamment avoir un veau vivant et en bonne santé, ainsi que maintenir la santé de la vache et la préparer à une nouvelle reproduction réussie. De nombreux facteurs influencent la réalisation de cet objectif, notamment la dystocie (ou difficultés de vêlage), la maladie, les blessures et les conditions météorologiques. Les pratiques de gestion peuvent jouer un rôle dans la réduction des décès chez les veaux. 

Cow with newborn calf
Points importants
Intervention précoce pour réduire les pertes au vêlage
Le vêlage des génisses, qui peuvent être plus à risque de dystocie, deux à trois semaines avant les vaches permet une surveillance accentuée
Les producteurs peuvent minimiser la dystocie en choisissant les taureaux appropriés pour la taille et le développement des vaches, en maintenant les vaches à un score d’état corporel de 3 à 3,5 et en sélectionnant les bovins pour l’environnement dans lesquels ils sont
Une fois qu’une poche d’eau apparaît, un veau doit toucher le sol dans l’heure qui suit pour les vaches ou jusqu’à une heure et demie pour une génisse primipare 
Une assistance opportune peut entraîner une augmentation allant jusqu’à 9 % du nombre d’animaux retournant en chaleur au début de la saison de reproduction et une augmentation de 14 % du taux de gestation
Si une réanimation est nécessaire à la naissance d’un veau, il est recommandé d’utiliser la position de récupération du veau, paille dans le nez, eau dans l’oreille, ou de frotter vigoureusement. Ces techniques sont recommandées plutôt que de suspendre le veau à l’envers
Les veaux qui ne reçoivent pas des quantités adéquates de colostrum immédiatement après la naissance courent un risque beaucoup plus élevé de tomber malades et sont également plus susceptibles de mourir
Le simple fait de tester le réflexe de succion des veaux fournit une bonne indication à savoir si le veau a besoin d’être supplémenté en colostrum 
Bon nombre des agents pathogènes qui causent des maladies telles que la diarrhée chez les jeunes veaux sont déjà présents dans le troupeau et se retrouvent souvent dans le fumier des vaches du troupeau. S’assurer que les aires de vêlage sont propres et sèches et que les veaux ont suffisamment de colostrum sera la meilleure prévention des maladies
Pour éviter le transfert de maladies, les veaux qui sont adoptés par une vache doivent provenir du troupeau du producteur

Vêlage et gestion des veaux chez les bovins de boucherie

Des données limitées sont disponibles à travers le Canada, mais des enquêtes récentes suggèrent que la moyenne de l’industrie est de 4 à 8 % de mortalité de la naissance au sevrage chez les veaux nés de vaches. Ce rapport a également révélé que les veaux nés de génisses avaient des taux de mortalité plus élevés au cours des premières 24 heures que les veaux nés de vaches. Cela souligne l’importance d’une intervention précoce pour réduire les pertes au vêlage. Ces mêmes enquêtes ont également révélé que la principale cause de mortalité des veaux était: 

  • Dystocie (difficultés de vêlage) 
  • Diarrhée 
  • Prédateurs 
  • Maladie pulmonaire/respiratoire 
  • Température 
Calf mortality and multiple births according to female type in western Canada and Ontario

La gestion du vêlage est un processus qui dure toute l’année et l’effort pour sevrer des veaux sains et lourds commence bien avant la saison de vêlage. Sélectionner des taureaux et des femelles de remplacement en bonne santé et adaptés à l’environnement et aux objectifs généraux de chaque programme individuel, maintenir une biosécurité appropriée en lavant les vêtements et les bottes portés dans d’autres fermes, contrôler les visiteurs et mettre en quarantaine les nouveaux animaux ou ceux qui ont quitté la ferme sont des éléments pour aider à garder les veaux exempts de maladies. La gestion de la nutrition et de la supplémentation minérale des vaches tout au long de l’année, y compris les plans de gestion des pâturages, ainsi qu’un protocole de vaccination à jour, sont tous liés à des veaux sains et vigoureux. La planification est souvent la principale différence entre les troupeaux qui jouissent de veaux en bonne santé et les troupeaux qui luttent contre la maladie des veaux. 

Vêler les génisses tôt 

Il existe un certain nombre de raisons de faire vêler les génisses avant les vaches, mais le vêlage des génisses, qui peuvent être plus à risque de dystocie, deux à trois semaines avant les vaches permet une surveillance accrue. Un vêlage précoce des génisses leur permet également de vêler dans l’environnement de vêlage le plus propre, surtout s’il n’est pas possible de déplacer le troupeau et que le vêlage de tout le troupeau a lieu au même endroit. Cela aidera à réduire le risque de maladie chez les veaux nés de génisses. Bien que cela aide à réduire le fardeau de la maladie, cela ne remplace pas d’autres procédures de gestion qui réduisent la maladie. Les génisses ont également besoin de plus de temps que les vaches pour être de nouveau en chaleur, car il leur faut plus de temps pour commencer leur cycle après avoir eu un veau. Les faire vêler tôt leur donne la possibilité de rattraper les vaches et d’être accouplées au début de la saison de reproduction l’année suivante et augmente considérablement leurs chances de rester plus longtemps dans le troupeau.

Gestion de la dystocie 

calving malpresentation
Mauvaise présentation du veau 
Crédit photo Alicia Bruchman 

En plus d’être un problème au moment de la naissance, la dystocie est liée à une incidence plus élevée de maladies et de mortalité avant le sevrage. Lorsque les accouchements sont difficiles, les veaux sont également moins susceptibles de recevoir des quantités adéquates de colostrum au cours des premières heures critiques de la vie, ce qui entraîne un affaiblissement du système immunitaire et un risque plus élevé de problèmes de santé tout au long de leur vie.

La dystocie peut causer directement la mort d’un veau ou des pertes indirectes en augmentant la susceptibilité aux maladies infectieuses. Il a été démontré que les veaux qui survivent à la dystocie sont 2,4 fois plus susceptibles de tomber malades au cours des 45 premiers jours de leur vie. Une étude portant sur des troupeaux de l’Ouest canadien a révélé que les veaux assistés à la naissance étaient de 10 à 15 % plus susceptibles d’être traités pour une maladie et avaient un risque de mortalité de 9 à 18 % plus élevé.  

La dystocie est un problème complexe qui est influencé par un certain nombre de facteurs, notamment la génétique, la gestion des vaches, l’âge de la vache, le nombre de veaux, la présentation fœtale et la nutrition. Bien que les producteurs puissent minimiser la dystocie en choisissant les taureaux appropriés pour la taille et le développement des vaches, en maintenant les vaches à un score d’état corporel de 3 à 3,5 et en sélectionnant les bovins pour l’environnement, certains cas de dystocie sont susceptibles de se produire. Par l’entremise du Réseau de surveillance vache-veau de l’Ouest canadien, les chercheurs ont constaté que le taux moyen de vêlage assisté du troupeau était de 4,9 %. Bien que ce nombre puisse sembler relativement faible, 90 % des producteurs ont assisté au moins un veau au cours de la saison de vêlage précédente, de sorte que la dystocie a de profondes répercussions sur le résultat net. La figure 2 ci-dessous montre l’impact que la mortalité peut avoir sur un troupeau et l’augmentation des poids au sevrage nécessaire pour compenser la perte.  

herd level calf mortality
Crédits pour l’image Dre Claire Windeyer 

Bien que certains cas de dystocie soient inévitables, il est possible de minimiser l’effet qu’elle peut avoir sur un veau en : 

  • Faisant vêler les génisses avant les vaches; 
  • Veillant à ce que les installations soient équipées pour la saison de vêlage; 
  • S’assurant que la zone de vêlage est propre, sèche et bien litée; 
  • Sachant quand intervenir; 
  • Utilisant des techniques de réanimation appropriées si nécessaire (utiliser la position de récupération des veaux plutôt que de suspendre les veaux la tête en bas); 
  • Assurant un apport adéquat en colostrum (volume suffisant de colostrum de bonne qualité dès que possible après la naissance); 
  • Administrant un produit antidouleur; 
  • Gérant vos pâturages/enclos pendant la saison de vêlage pour réduire le risque de propagation de maladies; 
  • Prêtant attention aux veaux nés avec des naissances difficiles pour les premiers signes de maladie; 
  • Traitant précocement la maladie chez les jeunes veaux avec une thérapie appropriée. 

Quand intervenir 

Intervenir au mauvais moment pendant le vêlage peut entraîner un stress inutile, des blessures ou même la mort de la vache ou du veau. Les producteurs doivent connaître la séquence normale de vêlage. Chaque scénario est différent, mais une fois qu’une poche d’eau apparaît, un veau devrait toucher le sol en moins d’une heure pour les vaches ou jusqu’à une heure et demie pour une génisse primipare. 

Une assistance opportune dans le processus de vêlage affecte la capacité de reproduction ultérieure de la mère. Une assistance en temps opportun peut entraîner une augmentation allant jusqu’à 9% du nombre d’animaux revenant en chaleur au début de la saison de reproduction et une augmentation de 14 % du taux de gestation à l’automne. De plus, une assistance rapide augmentera considérablement les chances d’avoir un veau vivant si une vache souffre de dystocie. 

L’arbre de décision de vêlage suivant a été développé en partenariat avec Manitoba Beef & Forage Initiatives (MBFI). Il s’agit d’un outil visuel qui peut être utilisé pour aider à identifier à quoi devrait ressembler le processus de vêlage. L’organigramme peut également aider à prendre des décisions étape par étape lorsque le vêlage ne progresse pas normalement. Ces informations peuvent aider à prendre des décisions éclairées et à communiquer des informations vitales au personnel vétérinaire si des soins vétérinaires sont nécessaires.

L’organigramme suit la vache depuis la première étape du travail lorsque des changements subtils de comportement et d’apparence physique commencent et progressent jusqu’à la naissance du veau. En cas de signes de détresse ou de présentations anormales, des étapes d’évaluation et d’intervention sont présentées.    

Si le vêlage est en hiver, que le travail est hors ferme, ou si la main-d’œuvre est un problème, il peut être utile d’envisager de nourrir les vaches plus tard dans la journée. La recherche a montré que nourrir les vaches le soir peut entraîner un pourcentage plus élevé de vaches vêlant pendant la journée, là où il est plus facile d’observer et de détecter les problèmes. 

Avant la saison de vêlage, il est recommandé de discuter d’un plan avec votre vétérinaire, indiquant quand intervenir, ce qu’il faut faire lorsqu’on doit intervenir, et quand il est temps d’appeler le vétérinaire pour obtenir de l’aide

Préparez-vous pour la saison de vêlage en imprimant l’arbre de décision et en le mettant en évidence à la grange pour un accès simple et rapide à des trucs sur les étapes du vêlage.

Techniques de réanimation 

Si une réanimation est nécessaire à la naissance d’un veau, il est recommandé d’utiliser la position de récupération du veau, paille dans le nez, eau dans l’oreille, ou de frotter vigoureusement. Ces techniques sont recommandées plutôt que de suspendre le veau à l’envers. Une étude auprès des éleveurs canadiens de vaches-veaux a montré que plus de la moitié des éleveurs de bovins interrogés suspendaient les veaux la tête en bas pour les réanimer, une méthode qui n’est pas recommandée. Dans cette position,  l’estomac et les intestins d’un veau appuient sur le diaphragme et compriment les poumons, rendant ainsi la respiration du veau plus difficile. Bien que du liquide sorte, il s’agit du liquide de l’estomac, pas celui des poumons. Essayez plutôt l’une des quatre techniques suivantes : 

Beef calf in the recovery position
  • La position de récupération du veau : il s’agit de placer le veau dans une position lui permettant au mieux de respirer. Les veaux sont placés avec les deux pattes avant repliées sous leur poitrine et les pattes arrière de chaque côté du corps, tirées vers sa tête, ce qui permet aux poumons de se dilater avec le moins de pression possible. 
  • Frottez vigoureusement : en frottant vigoureusement le veau peu de temps après la naissance, il arrive souvent que le veau se « réveille » et commence à respirer. 
  • De l’eau dans l’oreille : faire gicler quelques gouttes d’eau dans l’oreille d’un veau le fera également haleter et commencer à respirer. Veillez à ne pas remplir l’oreille d’eau, car cela pourrait provoquer une infection de l’oreille. 
  • Paille dans le nez : piquer la cloison nasale (ou un morceau de peau entre les deux narines) provoque généralement un halètement du veau, une profonde inspiration et le début du processus de respiration. 

Utilisation d’analgésiques

Des chercheurs de l’Université de Calgary se sont penchés sur les effets de l’administration d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (ou AINS), comme le méloxicam, aux veaux qui ont connu une naissance difficile. Les chercheurs ont mesuré un certain nombre d’indicateurs physiologiques de la douleur chez les veaux. Ils ont constaté que le gain quotidien moyen ne s’améliorait que pendant la première semaine de vie des veaux ayant reçu un contrôle de la douleur, mais que ces changements s’estompaient avec le temps. Les chercheurs ont été incapables de trouver d’autres signes statistiquement significatifs de réduction de la douleur chez les veaux ayant reçu un AINS par rapport aux veaux qui n’en avaient pas. Même si les producteurs ne savaient pas s’ils donnaient aux veaux un AINS ou un placebo, ils ont officieusement déclaré être en mesure d’identifier les veaux qui avaient reçu l’AINS. Ils ont remarqué que les veaux ayant reçu des AINS semblaient plus brillants, s’alimentaient plus rapidement et sortaient de l’étable plus tôt.

Colostrum

  • L’apport d’une quantité suffisante de colostrum de bonne qualité dans les premières 24 heures après la naissance est essentiel pour développer l’immunité d’un veau. 
  • Deux litres de colostrum dans les quatre à six premières heures est idéal. 

Les veaux nouveau-nés naissent pratiquement sans immunité. Le placenta de la vache ne permet pas aux anticorps de passer de la mère au veau pendant la grossesse, ce qui signifie que le veau doit recevoir son immunité initiale du colostrum riche en anticorps, ou du premier lait de la vache. Cette immunité initiale est essentielle, car elle fournit des anticorps protecteurs contre de nombreuses maladies qui affectent les veaux nouveau-nés, comme la diarrhée du veau, les abcès du nombril, l’arthrite et la pneumonie. Les vaccins prévêlage administrés aux vaches pour prévenir la diarrhée chez les veaux reposent sur ce transfert passif d’immunité dans le colostrum. 

Le veau est capable d’absorber les anticorps du colostrum que dans les 24 premières heures de vie, mais l’efficacité diminue considérablement avec le temps, commençant dès une heure après la naissance. La fenêtre d’absorption optimale se produit dans les quatre à six heures suivant la naissance. Après la fermeture de l’intestin, les anticorps peuvent encore avoir un effet local dans l’intestin, mais ne sont plus absorbés dans la circulation sanguine. 

Les veaux qui ne reçoivent pas une quantité adéquate de colostrum immédiatement après la naissance courent un risque beaucoup plus élevé de tomber malade et sont également plus susceptibles de mourir. De nombreux cas de diarrhée, de nombril infecté, de septicémie et de pneumonie chez les veaux résultent de l’incapacité à recevoir un niveau adéquat d’immunité colostrale. 

Les veaux les plus à risque de ne pas recevoir une immunité colostrale adéquate : 

  • Ont eu un accouchement difficile; 
  • Sont muets ou ont la langue enflée après la naissance; 
  • Ont été abandonnés ou maltraités; 
  • Sont nés par césarienne; 
  • Sont hypothermiques par temps froid; 
  • Sont jumeaux. 

De gros pis, une mauvaise suspension du pis ou de gros trayons peuvent également rendre la tétée difficile, même pour les nouveau-nés vigoureux. Les vaches avec de mauvaises mamelles doivent être réformées avant la reproduction ou au sevrage. Regardez si les trayons de la vache ont été aspirés, touchez le ventre du veau pour voir s’il est plein ou regardez ses sabots pour voir si la capsule molle et caoutchouteuse a été usée, ce qui indique qu’il s’est levé. S’il ne semble que le veau n’ait ce dont il a besoin, s’il semble faible ou terne, voici quelques considérations de supplémentation : 

  • La meilleure source de colostrum supplémentaire provient de votre propre troupeau. La vache fraîchement vêlée peut être traite, ou le colostrum peut être prélevé sur une autre vache à la ferme et congelé jusqu’à un an. 
  • Ne jamais placer le colostrum au micro-ondes qui peut « cuire » les anticorps et les rendre inutiles. Au lieu de cela, placer le sac de colostrum congelé dans un bol d’eau tiède afin qu’il puisse augmenter progressivement de température. 
  • Le colostrum en poudre est une option si le colostrum frais ou congelé n’est pas disponible. Lire l’emballage pour déterminer si le produit est un « remplacement » ou un « supplément ». Les suppléments contiennent moins de grammes d’IgG (anticorps qui contribuent à l’immunité) par litre, de sorte que deux emballages peuvent être nécessaires pour répondre aux besoins du veau. 
  • Les vétérinaires recommandent de nourrir les veaux avec un minimum de 100 grammes d’IgG jusqu’à 300 grammes d’IgG. 
  • Éviter le colostrum provenant d’autres fermes, pour prévenir des maladies indésirables au troupeau. 
  • Lors de l’administration de colostrum, l’alimentation au biberon est préférable à l’alimentation par sonde. Un biberon soutiendra le réflexe de succion du veau qui, à son tour, garantira que la quantité optimale d’anticorps est absorbée dans l’intestin du veau. 
  • L’alimentation par sonde est mieux que rien, mais elle place le lait directement dans le rumen, ce qui ne permet pas une absorption maximale. Un volume suffisant devrait compenser quelque peu. 
  • Utiliser des tubes ou des biberons marqués séparément pour donner du colostrum et traiter les veaux malades. Cela empêchera les veaux nouveau-nés d’être exposés à la maladie. 
  • Nettoyer et désinfecter les flacons et les tubes après chaque utilisation. 

Techniques d’alimentation œsophagienne

Les veaux assistés à la naissance ont un risque plus élevé de ne pas obtenir suffisamment de colostrum de leur mère. Des travaux dans l’ouest du Canada ont montré que parmi les veaux assistés, 35 % n’avaient pas de niveaux d’anticorps adéquats et n’avaient donc pas reçu de transfert d’immunité passive de leur mère. Quand les veaux sont assistés à la naissance, il faut surveiller attentivement pour s’assurer qu’ils ont tété. Si la mère a été transportée chez le vétérinaire pour une traction ou une césarienne, demander au vétérinaire s’il est possible de fournir aux veaux une supplémentation en colostrum directement à la clinique, car il est peu probable que le veau puisse sucer la vache à temps pour recevoir une immunité passive.

Des recherches récentes ont montré que le simple fait de tester le réflexe de succion des veaux fournit une bonne indication si le veau a besoin d’être supplémenté en colostrum. En mettant deux doigts dans la bouche du veau 10 minutes après sa naissance, la plupart des veaux suceront les doigts. Si ce réflexe est fort, le veau va probablement bien. S’il est faible, le veau a besoin d’une supplémentation en colostrum. En vérifiant plusieurs veaux en même temps, il est nécessaire de porter une nouvelle paire de gants jetables entre chaque veau ou se laver les mains entre chaque veau pour éviter de transmettre des maladies d’un veau à l’autre. Si le réflexe de succion est faible, il est probablement préférable de tuber le veau afin d’être sûr qu’il reçoit la bonne quantité de colostrum au bon moment

Avec votre vétérinaire, concevoir un programme de vaccination pour renforcer l’immunité du veau contre des maladies spécifiques. Selon la zone et le niveau de risque, un vaccin contre la diarrhée peut être envisagé. Les vaccins contre la diarrhée sont généralement administrés à la vache en fin de gestation pour favoriser la production d’anticorps spécifiques contre les bactéries et les virus responsables de la diarrhée néonatale du veau. Cependant, le veau ne peut recevoir ces anticorps que par le colostrum de la vache pour bénéficier de cette protection. 

Prévention des Maladies 

Un aspect important de la prévention des maladies chez le nouveau-né : la réduction de la quantité d’expositions des jeunes veaux au fumier. Bon nombre des agents pathogènes qui causent des maladies comme la diarrhée chez les jeunes veaux sont déjà présents dans le troupeau et se retrouvent souvent dans le fumier des vaches du troupeau. S’assurer que les aires de vêlage sont propres et sèches et que les veaux ont suffisamment de colostrum sera la meilleure prévention des maladies.    

En fin de compte, la meilleure façon de réduire les maladies chez les veaux est de minimiser le risque qu’ils entrent en contact avec des agents pathogènes présents dans le troupeau de vaches et dans l’environnement. Les stratégies suivantes peuvent aider:  

red newborn calf with cow on straw
La stratégie Sandhill – Déplacer la vache gestante dans un nouvel endroit propre et laisser la paire vache et veau tranquille peut aider à limiter les maladies du veau.
  • Minimiser le confinement du troupeau de vaches : bien que cela ne fonctionne pas pour tous les systèmes de gestion, le fait de pouvoir vêler des vaches au pâturage ou dans une grande zone réduit la pression de la maladie, car cela permet aux vaches et aux veaux d’avoir plus d’espace pour se répandre et s’éloigner du fumier contaminé.  
  • Utiliser des aires d’hivernage et de vêlage séparées : déplacer les vaches vers un nouveau terrain avant le vêlage réduit l’exposition des veaux nouveau-nés au fumier et aux agents pathogènes qui se sont accumulés pendant l’hiver. 
  • Déplacer les vaches vers les aires de vêlage moins de deux semaines avant le vêlage : encore une fois, l’objectif est de limiter le temps pendant lequel les vaches peuvent contaminer les aires de vêlage. 
  • Éviter l’entassement dans la zone de vêlage.
  • Faire une rotation de l’aire de vêlage d’année en année.
  • Enlever la neige de la zone de vêlage et fournir une litière propre et sèche : cela permet non seulement de garder les veaux au chaud, mais également d’éviter l’excès de boue lorsque la neige commence à fondre. 
  • Essayer le système de vêlage Sandhills ou Sandhills modifié : ces systèmes sont conçus pour faire tourner les vaches dans les pâturages de vêlage de manière à réduire le temps pendant lequel les vaches pourraient contaminer une zone de vêlage. 
  • Fournir des zones où seuls les veaux ont accès (comme l’alimentation à la dérobée ou les mangeoires pour veaux), et s’assurer qu’ils disposent d’un espace et d’une ventilation adéquats
  • Mettre les veaux malades en quarantaine pour éviter que la maladie ne se propage au reste du troupeau. 
  • Essayer une durée de vêlage plus courte. En raccourcissant la durée de vêlage des vaches, cela limite le nombre d’agents pathogènes auxquels les veaux nouveau-nés sont exposés, tout comme le temps dont disposent les veaux plus âgés pour tomber malades et les transmettre. Cependant, être prudent avec cette approche. Une courte saison de vêlage sans l’espace ou l’infrastructure pour la soutenir peut entraîner une augmentation de la maladie si les veaux sont incapables de se disperser et de réduire la charge pathogène. 
  • Garder les paires en groupes avec des veaux du même âge : quand le vêlage a lieu dans un espace confiné, il est recommandé de garder ensemble les paires qui ont vêlé à moins de trois semaines d’intervalle. Après les trois semaines écoulées, commencer un nouvel enclos avec toutes les nouvelles paires qui vêlent afin de limiter la propagation de la maladie des veaux plus âgés aux veaux plus jeunes. 
  • Envisager de donner du monensin aux vaches : cela réduit l’excrétion fécale de coccidies chez les vaches, ainsi que le risque que les veaux puissent les ramasser dans des packs de litière ou des granges sales. 
do you think you have a closed herd?
Vous pensez avoir un troupeau fermé?
Cette affiche interactive illustre des façons dont un troupeau devient ouvert, permettant aux maladies d’entrer dans votre troupeau

Maladies chez les jeunes veaux 

La maladie chez les jeunes veaux est généralement causée par une poignée de maladies et, en fonction des symptômes, il existe différentes options de traitement. Avec toutes ces maladies, la prévention et l’assurance que les veaux reçoivent suffisamment de colostrum sont beaucoup plus efficaces que le traitement, alors parlez à votre vétérinaire des stratégies de prévention des maladies bien avant le début de la saison de vêlage. 

La diarrhée, ou diarrhée néonatale, est l’une des principales causes de maladie des veaux et se définit comme des matières fécales ayant une teneur en eau supérieure à la normale, et ce pendant au moins deux jours. La diarrhée est souvent très contagieuse et il est très peu probable qu’un seul animal du troupeau en soit affecté. La diarrhée peut être causée par un certain nombre d’agents pathogènes différents ou par plusieurs agents pathogènes à la fois. Différents agents pathogènes affectent les veaux à différents âges. Par conséquent, lorsque d’une consultation avec le vétérinaire, il est important de savoir quel âge avait l’animal lors du premier traitement afin qu’il puisse établir le diagnostic le plus efficace. Étant donné que la plupart de ces agents pathogènes sont présents dans l’environnement du veau, les facteurs de gestion qui limitent l’exposition du veau aux agents pathogènes sont souvent plus efficaces que le traitement de la maladie spécifique. Il est également important de noter que certaines formes de diarrhée sont zoonotiques, ce qui signifie qu’elles peuvent être transmises aux humains.  

Assurez-vous de bien vous laver les mains et les vêtements après avoir manipulé des veaux à récurer et limitez l’exposition des personnes dont le système immunitaire est plus faible, comme les enfants ou les personnes âgées.

Pathogène  Âge approximatif 
E. Coli enterotoxigénique  < 5 jours 
Clostridium perfringens (rare)  5-15 jours 
Rotavirus  5-15 jours 
Coronavoris  5-21 jours 
Cryptosproridium  5-35 jours 
Salmonelle  5-42 jours 
Giarda (rare)  10-30 jours 
Attaching & Effacing E. Coli (rare)  20-30 jours 
Coccidia  >21-30 jours 
Crédit image : Dre Claire Windeyer

En ce qui concerne la diarrhée, le principal souci est la déshydratation. La plupart des veaux qui meurent de diarrhée meurent en fait de déshydratation.  

Quelques règles de base pour réhydrater les veaux qui se lavent: 

Hydrated vs dehydrated calf
  • Si les veaux ont encore un fort réflexe de succion, ils ne sont probablement que légèrement déshydratés et peuvent recevoir des électrolytes oraux via un biberon. Il est important de noter que tous les suppléments d’électrolytes n’ont pas tout ce dont un veau malade a besoin, il est préférable de consulter un vétérinaire pour savoir lesquels sont les meilleurs à avoir sous la main pendant le vêlage.  
  • Les veaux souffrant de déshydratation plus sévère ne peuvent souvent pas se tenir debout, ont les yeux enfoncés et n’ont pas le réflexe de succion. Ces veaux ont besoin de liquides intraveineux. 

Étant donné que de nombreuses causes de diarrhée ne sont pas bactériennes, les antibiotiques ne fonctionnent souvent pas. Parfois, les vétérinaires recommandent un antibiotique pour traiter ou prévenir les infections secondaires comme la septicémie (voir ci-dessous). Certaines études menées sur des veaux laitiers ont montré que le traitement des veaux avec un AINS accélère le processus de récupération des veaux paralysés, mais la réhydratation est essentielle dans ces situations, car les AINS chez les veaux déshydratés peuvent avoir de graves effets secondaires négatifs. En plus de réhydrater les veaux, il est important de les garder au chaud et au sec. Si les veaux ne sont pas debout et ne tètent pas ou ont été séparés de leur mère, il est important de fournir également une source d’énergie telle que le lait de la mère ou un produit de remplacement du lait. 

La septicémie est une réponse inflammatoire aux bactéries ou aux toxines bactériennes dans le sang. Il s’agit souvent d’une infection secondaire ou une infection bactérienne qui pénètre dans la circulation sanguine. Cela se produit à deux moments principaux, notamment chez les jeunes veaux (âgés de moins de deux semaines) dont le transfert d’immunité passive a échoué en raison d’un manque de colostrum, ou lorsque les veaux sont exposés à des bactéries, souvent par le biais d’une infection nasale qui entraîne une maladie. Cette maladie survient aussi chez les veaux qui se grattent. Chez ces veaux, même si la diarrhée n’est probablement pas bactérienne, l’un des symptômes est une lésion de la muqueuse intestinale. Dans ce cas, les bactéries qui pénètrent dans l’estomac du veau sont plus susceptibles de traverser dans la circulation sanguine. Les signes cliniques de septicémie comprennent: 

  • Dépression; 
  • Fièvre ou hypothermie; 
  • Teint terne; 
  • Perte d’appétit; 
  • Gencives rouges; 
  • Vaisseaux sanguins visibles dans les yeux; 
  • Avec progression, développement d’un pouls faible et extrémités froides. 

Ces symptômes sont similaires à ceux des veaux atteints de diarrhée, mais les veaux atteints de septicémie n’ont pas toujours la diarrhée. Si les veaux présentent ces symptômes, mais sans diarrhée, c’est une bonne indication qu’il s’agit d’une septicémie. 

La maladie progresse très rapidement, de sorte qu’une détection et un traitement précoces sont essentiels pour attraper les veaux à temps pour une récupération. Même si les veaux sont traités à temps, il y a un risque élevé de développer d’autres complications telles que des maladies articulaires, une pneumonie ou une méningite. Il est important de consulter le vétérinaire à propos d’un traitement approprié, qui pourrait inclure des antibiotiques par voie intraveineuse. Garder les veaux au chaud et au sec, les hydrater, leur fournir de l’énergie et éventuellement leur fournir un AINS est également très important pour prendre soin des veaux septicémiques. 

La pneumonie ou maladie respiratoire bovine peut être causée par un certain nombre de différents virus ou bactéries. Les signes cliniques comprennent: 

  • Toux; 
  • Nez ou yeux qui coulent; 
  • Son « rauque » lors de la respiration; 
  • Augmentation du rythme respiratoire; 
  • Fièvre; 
  • Teint terne; 
  • Dépression; 
  • Diminution de l’appétit; 
  • Pelage rugueux. 

Il y a deux moments principaux où les épidémies de pneumonie se produisent avant le sevrage. Le premier est chez les veaux de moins d’un mois. Comme c’est le cas avec la septicémie, ces veaux ne reçoivent souvent pas suffisamment de colostrum, ce qui entraîne un échec du transfert de l’immunité passive. Certains troupeaux seront également confrontés à une « pneumonie d’été » qui survient chez les veaux âgés de 90 à 150 jours. Cela se produit très probablement lorsque les veaux commencent à subir une baisse des anticorps maternels qu’ils ont reçus du colostrum, mais n’ont pas encore développé de réponse immunitaire par la vaccination. Les antibiotiques sont souvent efficaces pour traiter la pneumonie, si elle est bactérienne, mais il est préférable de consulter le vétérinaire à propos de ce qui convient à votre troupeau.

Adoption de veaux 

Quand les producteurs perdent un veau, ils veulent parfois faire adopter un veau supplémentaire provenant d’un ensemble de jumeaux, d’une vache qui refuse son veau ou d’une vache qui est morte. Les veaux qui sont adoptés par une vache doivent provenir du propre troupeau du producteur. L’introduction de veaux d’autres troupeaux, même de troupeaux de boucherie voisins, présente le risque d’introduire des maladies. Souvent, le coût de ces épidémies est bien supérieur au revenu perdu en ayant une vache tarie. Voici quelques options et conseils pour l’adoption des veaux: 

  • Dépecer le veau mort et mettre cette peau sur le nouveau veau. Cela encourage la vache à accepter le nouveau veau, mais peut ne pas suffire à lui seul et doit parfois être associé à certains des éléments ci-dessous (méthodes). Aussi, cela peut être long et difficile physiquement. 
  • Si le veau est mort à la naissance, ne pas laisser la vache le sentir: si la vache n’a pas eu l’occasion de créer des liens avec son veau, elle sera peut-être plus réceptive au nouveau veau. 
  • Frotter les liquides de naissance du veau nouveau-né mort sur le nouveau veau que l’on fait adopter. 
  • Attacher les pattes du nouveau veau ensemble lors de son introduction à la vache. Cela permettra à la vache de sentir et de lécher le veau avant qu’il n’atteigne son pis. Il est recommandé de le faire sous surveillance pour éviter que la vache marche sur le veau ou le blesse. 
  • Encourager la vache à lécher le veau en mettant du grain ou de la mélasse sur le dos du veau. 
  • Si le nouveau veau a été nourri au tube ou au biberon, il peut être plus facile d’immobiliser la vache à l’aide d’une barrière de tête pour la garder immobile pendant que le veau apprend à téter le pis de la vache. 

Ressources Veau 911 

Le BCRC a consulté des équipes vétérinaires pour créer une collection de ressources pour aider les producteurs à fournir un soutien d’urgence aux veaux nouveau-nés en détresse. Plusieurs des ressources sont incluses dans les sous-titres appropriés ci-dessus et sont compilées ici pour un accès facile.

Vidéo 911 (en anglais uniquement)

Veau 911 listes de contrôle et arbres de décision 

Cliquer sur chaque image pour les agrandir, les imprimer ou les partager 

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Remerciements 

Merci à la Dre Claire Windeyer de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Calgary pour avoir consacré son temps et son expertise à la rédaction de cette page. 

Examen d’experts 

Ce contenu a été révisé pour la dernière fois en septembre 2020. 

Ce contenu a été révisé pour la dernière fois en Avril 2024.