Parasites internes affectant les bovins de boucherie
Les parasites, tant internes qu’externes, peuvent affecter la production et causer des maladies chez les bovins de boucherie canadiens. Un contrôle efficace des parasites chez les bovins de boucherie est un élément important du maintien de la santé, du bien-être et de la production et différents parasites nécessitent des mesures de contrôle spécifiques.
Points importants |
---|
Afin de contrôler efficacement les parasites internes chez les bovins de boucherie, les producteurs doivent d’abord savoir à quels parasites ils ont affaire |
Les vers ronds sont le groupe de parasites internes le plus courant et économiquement important chez les bovins de boucherie. Les impacts peuvent inclure une réduction de l’appétit et du comportement de pâturage, une diminution des gains de poids, une faible efficacité alimentaire et de la diarrhée chez les veaux et les jeunes d’un an ainsi qu’une réduction de la production de lait et de l’efficacité de la reproduction chez les vaches. Les larves de vers ronds ne peuvent pas survivre dans les parcs d’engraissement, ce n’est donc pas un problème de production là-bas |
Les vers ronds adultes vivent à l’intérieur du tractus gastro-intestinal des bovins adultes et pondent des œufs dans le fumier de bétail. Les œufs se transforment en larves qui vivent dans l’herbe des pâturages et sont consommées par le bétail au pâturage, provoquant la répétition du cycle |
Les bovins de moins de deux ans ont généralement les charges de vers les plus élevées et sont les plus touchés. Toutefois, les vers ronds internes se retrouvent également chez les bovins adultes |
Une bonne gestion des pâturages, par exemple en évitant le surpâturage, en ne hersant que lorsqu’il fait chaud et sec et en évitant d’utiliser un pâturage à l’automne puis au printemps suivant, peut aider à réduire la charge de vers. Sachez que les pâturages utilisés pour la dernière fois par des bovins d’un an peuvent affecter le pâturage des jeunes bovins l’année suivante |
Surveillez les charges parasitaires en recueillant des échantillons de fumier afin que votre vétérinaire puisse procéder au comptage des œufs fécaux |
Pour réduire la résistance aux médicaments chez les parasites, il est important d’utiliser le bon produit, au bon moment, sur la bonne classe de bovins, au bon dosage, puis de vérifier son efficacité |
L’application automnale d’ivermectine peut ne pas être efficace pour contrôler les vers ronds. Consultez votre vétérinaire pour déterminer si une application printanière d’un autre produit tel que le fenbendazole est nécessaire pour contrôler les vers ronds |
Lors de l’introduction de nouveaux animaux dans votre troupeau, pour minimiser l’introduction de parasites résistants dans votre troupeau, traitez les nouveaux animaux avec des produits antiparasitaires de deux classes différentes (c’est-à-dire l’ivermectine et le fenbendazole) |
Parasites commons au Canada
Les parasites internes, tels que les vers ronds et les coccidies, vivent à l’intérieur du tractus gastro-intestinal, tandis que les parasites externes, tels que les poux et les mouches, vivent sur ou autour de l’animal. Il est important que tous les parasites ne soient pas considérés comme un seul groupe lors de la planification des mesures de contrôle. Au lieu de cela, le contrôle des parasites internes et externes doit être considéré séparément en consultation avec un vétérinaire, pour s’assurer qu’un programme global de contrôle des parasites intégré est en place.
Avant de développer un programme de contrôle des parasites, il est important de comprendre quels parasites affectent votre troupeau et dans quelle measure.
Parasites commons au Canada
Parasites | Interne ou externe | Impact sur les animaux |
---|---|---|
Vers ronds ou Ascaris : ver brun de l’estomac (Ostertagia ostertagi), vers intestinaux (Cooperia oncophora et punctata, Nematodirus helvetianus) |
Interne |
Les ascaris sont la classe la plus courante des parasites internes chez les bovins de boucherie et les impacts peuvent être insidieux. Ils provoquent des gains de poids déprimés, une fiable efficacité alimentaire, des diarrhées chez les veaux et une réduction de la production de lait et une inefficacité de la reproduction chez les vaches. |
Vers pulmonaires (Dictyocaulus vivipares). Flambées épidémiques sporadiques |
Interne |
Les vers pulmonaires dans les voies respiratoires supérieures du système respiratoire provoquent un écoulement nasal, une toux et une respiration difficile. Il s’agit d’une maladie sporadique au Canada, mais elle peut être grave chez les veaux et les bovins adultes. |
Vers plats |
Interne |
Fascioloides magna a une répartition régionale (p. ex. contreforts des rocheuses, Grands Lacs). Il est transporté par les élans/cerfs et transmis dans les zones marécageuses humides via des escargots semi-aquatiques. Elle provoque une condamnation hépatique et un impact sur la production mal défini. |
Ténias (Monezia benedeni) |
Interne |
Les ténias mesurent plusieurs mètres de long et sont communs. Des segments peuvent souvent être observés dans le fumier, mais ne sont pas considérés comme nocifs. |
Coccidies (Eimeria bovis, Eimeria zuernii et autres Eimeria spp) |
Interne |
La coccidiose est causée par des parasites unicellulaires qui envahissent et détruisent les cellules tapissant l’intestin. Elle est très courante au Canada, causant une dysenterie, des diarrhées aiguës/chroniques des signes neurologiques et une croissance réduite. La maladie survient le plus souvent chez les veaux âgés de 1 à 6 mois. |
Poux (Damalinia bovis, linognathus vituli, Haematopinus eurysternus, Solenopotescapillatus) |
Externe |
Il existe deux types de poux, les poux broyeurs et les poux suceurs. Les nombres augmentent avec des températures plus fraîches atteignant des niveaux maximums à la fin de l’hiver. Ils provoquent une décoloration du pelage et une perte de poils, parfois une anémie et une perte de production. |
Mouches des étables (Stomoxys calcitrans) |
Externe |
Affecte généralement le bétail confiné, mais peut également se produire dans les pâturages. Les piqûres sont douloureuses et saignent souvent. Douleur et diminution de la production en raison de la réduction du pâturage/de l’alimentation et de la fatigue des animaux due aux tentatives de déloger les insectes. |
Mouches des cornes (Haematobia irritans) |
Externe |
Les mouches des cornes se rassemblent autour et sur le bétail au pâturage tout l’été. Elles mordent et sucent le sang, affectant le comportement du bétail et entraînant une baisse des performances et une réduction de la production de lait. |
Larves de bovins (Hypoderma bovis, H lineatum)
|
Interne/externe |
L’ivermectine a réduit la prévalence des larves de bétail au Canada à des niveaux très bas, mais elles sont toujours présentes dans des zones localisées. Les mouches femelles adultes pondent des œufs dans les poils de l’animal qui éclosent en larves et migrent profondément dans les tissus où se développe un gazouillis qui cause de la douleur aux animaux et des trous dans les tissus. |
La vidéo suivante (en anglais uniquement) explique les différents types de parasites internes qui affectent les bovins de boucherie au Canada (16:58), l’impact économique qu’ils peuvent avoir (27:39), les parasites résistants aux médicaments (36:54), et les stratégies de contrôle(40:06).
Le webinaire suivant (en français) parle des Parasites en production bovine! Privilégier une approche centrée sur la gestion intégrée
Vers rons internes
Un mythe répandu est qu’il fait trop froid au Canada pour que les parasites des vers ronds soient un problème, ce qui n’est pas le cas.
Contrairement aux parasites externes tels que les poux et les mouches, qui sont souvent clairement visibles, les parasites des ascaris internes sont moins évidents, mais ils sont extrêmement fréquents. Les bovins qui sont affectés par les ascaris peuvent avoir des gains de poids réduits, une faible efficacité alimentaire, de la diarrhée chez les veaux, une production laitière réduite et une inefficacité reproductive chez les vaches. Les espèces de parasites varient également selon les régions.
Les producteurs de bœuf canadiens sont souvent plus préoccupés par le contrôle des parasites externes visibles. Une idée fausse courante est qu’il fait trop froid au Canada pour que les parasites des vers ronds soient un problème, ce qui n’est pas le cas. Plusieurs espèces de vers ronds parasites sont bien adaptées au temps froid, notamment Ostertagia ostertagi, Cooperia oncophora et Nematodirus battus, qui sont communs et répandus chez les bovins de boucherie canadiens et ont des répercussions sur la production. Le plus dommageable d’entre eux est Ostertagia ostertagi. Bien que les bovins de moins de deux ans aient généralement les charges de vers les plus élevées et soient les plus touchés par les vers ronds internes, même les bovins adultes sont porteurs de vers et contribuent à la contamination des pâturages. D’autres espèces, plus communes dans les régions plus chaudes comme le sud des États-Unis, telles que Cooperia punctata et Haemonchus placei sont présentes au Canada et peuvent parfois causer des problèmes.
Le cycle de vie d’autres parasites vers ronds internes tels que Cooperia oncophora, Cooperia puntata, Nematodirus helvetiatianus, est très similaire. La clé de la transmission et du contrôle des parasites pour ces espèces de vers ronds est la contamination des pâturages. Les vers ronds adultes vivant dans le tractus gastro-intestinal produisent des œufs qui s’évacuent dans les selles et se développent ensuite en larves L3 infectieuses dans la pat fécale. Cela peut se produire en aussi peu que 7 jours dans des conditions optimales, mais peut prendre plusieurs semaines par temps plus frais. Les L3 migrent ensuite dans le sol et sur l’herbe où ils sont ingérés par le bétail pendant le pâturage. La transmission se produit uniquement dans les pâturages, car les L3 ne survivent pas dans les enclos intérieurs ou d’engraissement. Bien que le développement de l’œuf à L3 ne se produise qu’au printemps, en été et au début de l’automne, les larves L3 infectieuses peuvent survivre pendant l’hiver dans le sol et être une source d’infection pour le bétail qui broute le printemps suivant. Les parasites survivent également pendant l’hiver à l’intérieur de l’animal hôte sous forme de vers adultes et de larves inhibées. La contamination des pâturages s’accumule au cours de la saison de pâturage pour atteindre des niveaux maximaux à la fin de l’été et au début de l’automne. Le nombre d’œufs de parasites chez les bovins au Canada a tendance à être de l’ordre de 1 à 50 œufs par gramme (epg) de matières fécales, mais dans des situations de forte contamination des pâturages, il peut se produire jusqu’à 200 à 300 epg chez quelques animaux individuels. Si vous considérez qu’une vache de boucherie typique peut produire 30 kg de matières fécales chaque jour, une seule vache avec un nombre d’œufs de 10 epg jetterait environ 300 000 œufs dans le pâturage chaque jour!
Les larves infectieuses L3 peuvent survivre l’hiver dans les pâturages à des degrés divers, même au Canada, et les vers adultes et les larves inhibées peuvent survivre l’hiver à l’intérieur de l’hôte. L’importance relative et le succès des stratégies d’« hivernage » des ascaris varieront en fonction de la température, de l’humidité et de la couverture de neige d’une année donnée. Au printemps, en été et en automne, le nombre de larves infectantes s’accumule dans les pâturages à des niveaux qui dépendent également de la température et de l’humidité pendant la saison de pâturage. Les étés chauds et humides et les régions qui accumulent davantage de contamination des pâturages peuvent entraîner une charge parasitaire plus élevée chez les bovins de boucherie.
Impact économique des ascaris internes
La plus grande évaluation académique des impacts sur la production des parasites des ascaris internes a eu lieu en Amérique du Nord en 2007. L’étude a évalué l’impact économique du contrôle des parasites, des implants promoteurs de croissance, des antibiotiques sous-thérapeutiques, des ionophores et des b-agonistes. L’étude a révélé que, parmi ces pratiques, la vermifugation avait le plus grand impact positif sur les vaches-veaux (23 % pour les taux de sevrage), les engraisseurs (20,77 $ par tête en prix d’équilibre) et le deuxième avantage le plus élevé après les implants de promoteurs de croissance au parc d’engraissement (5,6 % d’amélioration du gain quotidien moyen et réduction de 3,9 % du rapport alimentation/gain).
Des études menées dans le nord des États-Unis ont montré que des gains de production se produisaient lorsque les charges parasitaires étaient éliminées à l’aide d’un anthelminthique à action prolongée appelé éprinomectine, une formulation injectable à libération lente (Kunkle 2013). Dans l’étude américaine, les bovins non traités avaient un nombre d’œufs fécaux allant de 2 à 84 œufs/gramme. Une fois traités, les bovins n’avaient effectivement aucun nombre d’œufs. Cela a entraîné des gains de production moyens entre 0,16 et 0,54 lb/jour sur 120 jours de pâturage, offrant aux veaux un gain global supplémentaire de 14 à 65 lb. Des nombres d’œufs similaires dans cette plage sont couramment observés chez les bovins de boucherie canadiens, les principales espèces présentes étant des espèces de vers ronds comme Osteragia ostertagi, Cooperia oncophora et Nematodirus helvetianus. Cela suggère qu’un bon contrôle des vers ronds devrait également produire des gains de production importants chez les bovins de boucherie canadiens. Ceci est soutenu par une étude récente montrant des gains similaires pour les bovins d’engraissement dans l’Ouest canadien (Rademacher et al., 2018).
Efficacité du contrôle des parasites
La capacité d’évaluer avec précision les charges de vers chez les animaux vivants est limitée et il est difficile de mettre en œuvre les mesures de contrôle recommandées dans les moments pratiques. De plus, l’utilisation de longue date de produits anthelminthiques (vermifuges), en particulier l’ivermectine, a conduit les parasites à devenir de plus en plus résistants à ces produits, ce qui complique davantage le contrôle et menace la durabilité. Nous savons que les traitements vermifuges à verser utilisés chez les bovins de boucherie canadiens ne sont souvent que partiellement efficaces pour éliminer les charges de vers, comme le montre l’image ci-dessous. Cela peut être dû à une mauvaise application des produits ainsi qu’à la présence de parasites résistants aux médicaments. Cooperia oncophora, Cooperia punctata et Haemonchus placei chez les bovins de boucherie de l’Ouest canadien (Eranga de Seram, Fabienne Uehlinger et John Gilleard, données non publiées).
Le graphique montre le pourcentage de réduction du nombre d’œufs d’ascaris à la suite d’un traitement à l’ivermectine ou à la doramectine dans environ 50 troupeaux de bovins de boucherie au Canada. Des échantillons fécaux ont été prélevés sur 20 veaux du troupeau avant le traitement par pulvérisation et 2 semaines après le traitement par pulvérisation et le comptage des œufs fécaux a été effectué. Les différentes barres colorées indiquent le nombre de troupeaux dans chacune des catégories suivantes : réduction inférieure à 50 %, 50-85 %, 85-95 % et supérieure à 95 % du nombre d’œufs fécaux après le traitement. D’après cette étude, nous savons que les parasites des vers ronds internes ne sont pas bien contrôlés chez les bovins de boucherie canadiens et que la majorité des charges parasitaires détectées étaient suffisantes pour causer probablement des pertes de production.
Les parasites résistants aux médicaments sont une conséquence inévitable de l’utilisation d’un vermifuge. Plus nous utilisons ces produits, plus la résistance se développe avec le temps. Par conséquent, il est important que les vermifuges soient utilisés d’une manière qui maximise les avantages tout en évitant une utilisation excessive afin de maintenir leur efficacité à plus long terme.
Mesure de prévention et de contrôle
Un bon programme interne de lutte contre les vers ronds devrait maximiser les gains de production, minimiser le risque de maladie, mais éviter l’utilisation désordonnée et inutile de vermifuges. L’objectif est d’utiliser le bon produit au bon moment sur les animaux qui en ont le plus besoin. Les problèmes et les aspects pratiques de la lutte contre les ascaris parasitaires diffèrent considérablement entre les vaches-veaux, les bovins en croissance et les bovins d’engraissement, ainsi qu’avec les stratégies de pâturage et de gestion de chaque troupeau.
Les pratiques recommandées sont décrites ci-dessous, mais les producteurs devraient consulter leurs vétérinaires pour élaborer un programme de contrôle des parasites adapté à leur troupeau et à leur environnement.
Gestion du Pâturage
Évitez le surpeuplement et le surpâturage. Les pâturages avec une densité animale élevée entraînent une contamination accrue des pâturages par des larves de parasites infectieux. Le surpâturage augmente le nombre de larves de parasites ingérées puisque le bétail broute plus près des bouses fécales et plus près du sol où le nombre de larves de parasites est le plus élevé.
Dans la mesure du possible, évitez de faire paître les mêmes pâturages à l’automne d’une année et au printemps de l’année suivante. Les larves de parasites infectieux provenant des œufs déposés dans le fumier à l’automne peuvent survivre l’hiver dans les pâturages et être une source de contamination des pâturages pour les vaches et les veaux qui paissent au printemps.
Dans la mesure du possible, ne hersez les pâturages que lorsqu’il fait chaud et sec. Le hersage dans d’autres conditions augmentera l’exposition potentielle du bétail, car les larves infectieuses sont dispersées à partir des matières fécales à travers la zone.
Envisagez le contrôle des parasites lors de la planification des stratégies de pâturage en rotation. Par exemple, si un système de pâturage en double ou en rotation est mis en œuvre, sachez que les pâturages précédemment broutés par des bovins d’un an ou d’élevage peuvent être fortement contaminés par des larves de parasites infectieux et donc constituer un risque pour les jeunes bovins.
Surveiller les Charges Parasitaires
Effectuez un comptage des œufs fécaux sur votre troupeau pour évaluer les charges parasitaires internes des vers ronds et déterminer les parasites que vous devez cibler. Consultez votre vétérinaire, qui peut vous conseiller sur la stratégie d’échantillonnage. Recueillez des échantillons de fumier frais et soumettez-les à votre vétérinaire qui pourra effectuer le comptage des œufs fécaux et interpréter vos résultats. En règle générale, des échantillons fécaux de 20 vaches au printemps et de 20 veaux à l’automne fourniront des informations utiles sur les charges parasitaires dans le troupeau et sur l’efficacité des programmes de contrôle actuels. Le nombre d’œufs fécaux n’est qu’une mesure indirecte des charges de vers, par conséquent, les résultats doivent être interprétés dans le contexte de votre gestion du pâturage, des pratiques de production et des régimes de contrôle des parasites.
Utiliser les Vermifuges de Manière Efficace et Responsible
Choisissez le bon vermifuge. Les contrôles communs des parasites internes et externes sont mis en évidence dans le tableau 2 ci-dessous. Chaque vermifuge a ses propres forces et faiblesses et son efficacité varie contre des espèces de parasites spécifiques. Par exemple, les vermifuges à base de lactone macrocyclique (c’est-à-dire l’ivermectine) deviennent moins efficaces contre les parasites Cooperia en raison de la résistance, tandis que le fenbendazole ou l’albendazole sont moins efficaces contre les larves inhibées d’Ostertagia. Le contrôle des parasites externes doit également être pris en compte. Par exemple, l’ivermectine cible de nombreux parasites externes alors que le fenbendazole ne le fait pas. Les vermifuges se présentent sous plusieurs formulations qui diffèrent par leur commodité et leur efficacité, notamment les injectables, les pâtes orales ou les breuvages, les granulés ou les minéraux dans l’alimentation ou les produits topiques à verser. Il est important que la formulation correcte soit choisie pour l’application spécifique et cela différera entre les troupeaux et à différents moments de l’année.
- Bon produit
- Bonne classe d’animaux
- Bon moment
- Bonne dose
- Vérifier la bonne efficacité.
Administrez le vermifuge au bon moment. Les vermifuges doivent être utilisés de manière stratégique pour minimiser la contamination des pâturages et prévenir l’accumulation de vers ronds chez le bétail pendant la saison de pâturage. Les traitements sont souvent administrés au moment opportun – lorsque les bovins sont en train d’être manipulés – plutôt qu’au meilleur moment pour le contrôle. Par conséquent, dans de nombreux troupeaux, la lutte contre les vers ronds dépend de traitements par pulvérisation appliqués à l’automne, en partie à cause de la nécessité de contrôler également les parasites externes. Cependant, les traitements printaniers peuvent parfois offrir des avantages supplémentaires, ce qui réduit les charges d’ascaris à l’automne. Les producteurs devraient consulter leurs vétérinaires pour planifier un programme stratégique de lutte contre les vers qui équilibre les meilleures pratiques avec les réalités pratiques de la gestion du troupeau.
Administrez correctement le vermifuge. Pesez les bovins pour vous assurer que vous administrez la bonne dose pour la catégorie particulière de bovins que vous traitez. Le sous-dosage est inefficace et conduit à des parasites résistants. Utilisez la bonne voie d’administration pour le produit spécifique (oral, injectable, alimenté, topique). Suivez les conseils vétérinaires et les instructions sur l’étiquette pour les temps d’administration, d’entreposage du produit et de retrait avant l’abattage. Adhérez aux pratiques recommandées dans le programme canadien de salubrité des aliments à la ferme Verified Beef Production Plus. Éliminer correctement le produit périmé, les contenants vides et les aiguilles usagées.
Vérifier l’efficacité des traitements vermifuges. Ne présumez pas qu’un traitement vermifuge a été efficace. Il est de plus en plus important de vérifier l’efficacité des traitements pour prévenir la résistance des parasites. Cela peut être fait en prélevant des échantillons fécaux frais et en effectuant un comptage des œufs fécaux environ deux semaines après le déparasitage. La collecte et l’analyse de 20 échantillons de vaches et de 20 échantillons de veaux fourniront une bonne estimation de l’efficacité du traitement pour le groupe.
Biosécurité
Les nouveaux bovins introduits sur votre ferme sont une source de parasites qui contamineront vos pâturages. Traiter ces bovins avec une combinaison de vermifuges des deux principales classes de médicaments (par exemple, l’ivermectine plus le fenbendazole) minimisera le risque d’introduire des parasites résistants dans votre ferme. Consultez votre vétérinaire pour discuter de votre programme de biosécurité parasitaire.
Idées Progressistes
Laisser une petite partie du troupeau sans traitement. Dans la plupart des troupeaux bien gérés, les 10 à 20 % de bovins qui sont dans les meilleures conditions ne bénéficient pas en réalité des traitements vermifuges. En effet, ils ne portent que de faibles charges de vers et donc, s’ils ne sont pas traités, il n’y aura pas de réduction significative des gains de production du troupeau. Comme avantage supplémentaire, il y aura moins de parasites résistants aux médicaments, car moins de vermifuge est utilisé et les œufs excrétés dans les excréments des animaux non traités « dilueront » la population de parasites résistants sur le pâturage.
Utilisez une combinaison de deux vermifuges. Doser les bovins avec deux vermifuges de classes différentes en même temps maximise l’efficacité du traitement et ralentit le développement de la résistance. Il est important de ne pas mélanger les produits avant le dosage, mais de les administrer de manière séquentielle, en utilisant la bonne voie d’administration et en suivant les instructions sur l’étiquette. Consultez votre vétérinaire pour discuter de l’utilisation de combinaisons de vermifuges dans le cadre de vos programmes de santé du troupeau et de contrôle des parasites.
Produits antiparasitaires courants disponibles au Canada
Produits courants de contrôle des parasites | Parasites contrôlés | Mode d’administration | Produits homologués |
---|---|---|---|
Fenbendazole1 | Vers ronds internes | Nourriture, minéraux, granulés
Trempage oral |
Sauvegarde,
Pancur |
Albendazole1 | Vers ronds internes, ténias, vers pulmonaires | Trempage oral | Valbazen |
Ivermectine2 | Vers ronds internes, vers pulmonaires, larves de bétails, poux et acariens | Topique à verser
Injectable |
Bimectine,
Ivomec, Noromectine |
Moxidectine2 | Vers ronds internes, vers pulmonaires, larves de bétails, poux et acariens | Topique à verser
|
Cydectin |
Doramectine2 | Vers ronds internes, vers pulmonaires, vers oculaires, larves de bétails, poux et acariens | Topique à verser
Injectable |
Dectomax |
Éprinomectine2 | Vers ronds internes, vers pulmonaires, larves, poux et acariens | Injectable (formulation sous-cutanée | Longue portée,
Eprinex |
Cyfluthrin | Mouches des cornes, poux | Topique à verser | CyLence |
Perméthrine | Mouches des cornes, faciales, poux, moustiques, tiques des montagnes rocheuses | Topique à verser | Boss |
Diazinon | Mouches des cornes, mouches | Boucle d’oreille | Eliminator,
Protector, Optimizer |
Monensin | Coccidies internes | Alimentation | Rumensin,
Coban, Monensin |
Lasalocide | Coccidies internes | Alimentation | Bovatec,
Avatec, |
Décoquinate | Coccidies internes | Alimentation | Décox |
Toltrazuril | Coccidies internes | Trempage oral | Baycox |
*Tous les efforts ont été faits pour assurer l’exactitude des informations ci-dessus. Cependant, il incombe aux lecteurs de se familiariser avec les informations contenues sur l’étiquette ou la notice du produit. Assurez-vous que les instructions sur l’étiquette et les instructions du vétérinaire sont suivies lors de l’utilisation de tout produit vétérinaire.
Les cinq premiers médicaments de la liste sont des vermifuges ayant une activité contre les vers ronds internes.
1 Le fenbendazole et l’albendazole appartiennent à la même classe de médicaments (Benzimidazoles).
2 L’ivermectine, la doramectine et la moxidectine appartiennent à la même classe de médicaments (lactones macrocycliques)
- RÉFÉRENCES
-
B.N. Kunkle et al. / Veterinary Parasitology 192 (2013) 332–337
Lawrence, J. D., and M. A. Ibarburu. 2007. “Economic Analysis of Pharmaceutical Technologies in Modern Beef Production.” Proceedings of the NCCC-134 Conference on Applied Commodity Price Analysis, Forecasting, and Market Risk Management. Chicago, IL. [https://www.agrireseau.net/bovinsboucherie/documents/confp05-07.pdf]
Rademacher, et al. 2018. The Bovine Practitioner, Vol. 52, No. 1
Remerciements
Merci au Dr John Gilleard de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Calgary d’avoir consacré son temps et son expertise à la rédaction de cette page.
Examen d’Experts
Ce contenu a été révisé pour la dernière fois en juillet 2019.
Ce sujet a été révisé pour la dernière fois le 23 juin 2023 à 9h29.
Ce contenu a été révisé pour la dernière fois en Avril 2024.